Mandriva 2008.1
Par Youp3 le vendredi 18 avril 2008, 16:21 - Linux - Lien permanent
Le printemps est passé par là, faisant éclore la nouvelle version de la distribution Mandriva. Voyons voir ce que celle-ci nous apporte, ceci par le biais de mon expérience avec la version Powerpack 64 bits.

Je vous fais grâce des traditionnelles dernières versions des logiciels phares de la distribution. Il faut cependant noter qu'il a été choisi de continuer à s'appuyer sur KDE 3 comme version stable de cet environnement graphique. La version 4.0.3 est tout de même proposées dans les paquets contrib pour que ceux préférant absolument utiliser la dernière version disponible pour être dans le vent (il y en a) ou bien tout simplement pour ceux voulant juste se faire une idée du futur puissent être satisfaits. Je pense que ce choix fait par Mandriva est judicieux car si KDE 4 brille de mille feux et propose des choses bien sympathiques, il n'est malheureusement pas encore suffisamment stable dans l'état actuel.
Les points améliorés
Le nombre de packages i586 installés diminue sensiblement, ce qui est une bonne chose à mon sens. L'exemple le plus flagrant est l'utilisation de la version 64 bits d'OpenOffice 2.4 alors que jusqu'à maintenant bien que la version 64 bits existait, c'était la version 32 bits qui était installée par défaut. Je rappelle que le mélange de paquets 32 et 64 bits sur une même machine peut parfois poser des problèmes pour effectuer des mises à jour. Donc la réduction de ce mélange est bénéfique pour l'utilisateur lambda.
L'ergonomie des outils Mandriva a été repensée pour être encore plus simple et agréable à utiliser, comme la notification de mises à jour qui propose directement un bouton pour les installer. Et quand il n'y a pas de mise à jour à installer, l'icône disparaît du systray (ce n'est pas un bug comme certains ont pu le penser).
Le bureau 3D semble enfin arrivé à maturité et cela se voit à des détails : le décorateur des fenêtres ne plante plus et l'économiseur d'écran ne fige plus l'ordinateur s'il est utilisé longuement.
La gestion des médias amovibles a été simplifiée et est plus accessible. Par exemple pour monter une disquette il suffit de cliquer sur la disquette se trouvant dans le systray et de choisir ouvrir dans une fenêtre. Le montage se fait alors automatiquement et le contenu de la disquette sera affiché dans Konqueror. Pour démonter la disquette il faut cliquer de nouveau sur l'icône dans le systray et de choisir l'option "Démonter". Difficile de faire plus simple. 

Dans le même esprit, l'insertion d'une clé USB fait apparaître une boite de dialogue demandant l'action que vous souhaitez réaliser. De plus une nouvelle icône fait son apparition dans le systray pour gérer la clé, avec notamment la fonctionnalité pour enlever la clé en toute sécurité.
Autre agréable surprise, j'arrive enfin à synchroniser mon Palm Lifedrive sans que ce dernier ne plante et redémarre brutalement ou sans que KPilot ne plante. Avec cela, tous mes périphériques sont désormais utilisables sous ma distribution favorite. Et cela fonctionne aussi bien sous KDE que sous GNOME. 
Le seul truc qu'il faut savoir en fait c'est qu'il faut remplacer /dev/pilot par /dev/ttyUSB0 ou /dev/ttyUSB1 comme périphérique.
Un gadget sympathique déjà présent dans d'autres distribution fait son apparition : le fond d'écran de KDE évolue suivant l'heure de la journée.
Sous GNOME, Avant Windows Manager permet d'avoir un dock façon Mac. C'est plutôt sympa à utiliser, même si cela nécessite de passer un peu de temps pour le personnaliser à son goût et que je n'ai pas réussi à utiliser le plugin systray.
Pour finir avec les bon points, j'ai enfin pu utiliser avec succès ma télévision comme second moniteur via la sortie de ma carte Nvidia. Je reviendrai sur ce point plus en détails dans un autre billet, car si la télévision fonctionnait facilement via les outils Mandriva, il m'a tout de même fallu terminer avec l'utilitaire Nvidia puis une configuration manuelle dans le fichier xorg.conf.
Les choses qui déçoivent
Avec une version PowerPack payante, le plugin Flash ne fonctionne pas dès l'installation. Il faut pour avoir un plugin opérationnel lancer dans un terminal la commande suivante :
$ nspluginwrapper -a -i
Il faut aussi s'assurer que les packages libflashsupport et libalsa-plugins-pulseaudio 32 bits (i586) sont bien installés.
Après redémarrage du navigateur Internet, Flash est opérationnel. Mais même si une solution existe, il est vraiment dommage que ceci ne soit pas opérationnel dès l'installation du système et nécessite des opérations manuelles. C'est me semble-t-il une régression par rapport à la version précédente, surtout que Flash est indispensable pour une bonne navigation sur beaucoup de sites Internet.
Avec la configuration proposée de base avec les drivers propriétaires Nvidia, j'ai un léger décalage de l'image vers la droite. Pour résoudre ceci, il existe deux méthodes qui nécessitent toutes les deux d'éditer le fichier /etc/X11/xorg.conf :
- commenter la ligne
ModeLine "1680x1050" 146.25 1680 1784 1960 2240 1050 1053 1059 1089 +hsync -vsync - modifier la section "Screen" pour obtenir ceci :
Subsection "Display"Depth 24Modes "nvidia-auto-select" "1680x1050" "1600x1000" "1440x900" "1280x800"EndSubsection
En ce qui me concerne, je trouve la seconde solution plus propre.
L'outil RfbDrake n'a pas évolué en ce qui concerne la fonctionnalité serveur (permettre l'accès distant à son bureau). C'est très dommage car pour le moment c'est toujours x0rfbserver qui est utilisé alors qu'il n'est plus supporté et qu'il pose des problèmes d'affichage des couleurs sur le client. Il existe pourtant une solution avec x11vnc et un ticket d'amélioration de RfbDrake avait été ouvert il y a maintenant quelques mois. J'espère que ceci sera corrigé pour la 2009.
Dernière petite déception : le centre multimédia Elisa. Si ce dernier est plutôt une bonne idée, il est très dommage que la navigation y soit limitée. Si on prend l'exemple de la fonctionnalité Audio, soit l'on choisit de naviguer dans les répertoires via l'option Folders (au passage il est dommage que la traduction soit si partielle), nous avons finalement accès qu'au contenu du répertoire Musique de son répertoire utilisateur. Pourtant si comme moi vous avez de la musique ailleurs (dans /mnt/win_c2 par exemple), ce serait sympa de pouvoir y accéder. Pour le moment la seule solution est de faire un lien dans votre répertoire Musique, mais je ne suis pas certain que tout le monde sache le faire. Sinon je n'ai pas eu l'occasion d'utiliser ce logiciel avec une télécommande, ce pour quoi il a été conçu.
Le mot de la fin
Avec cette 2008 Spring, Mandriva nous fournit une nouvelle fois une excellente distribution qui ne décevra pas ses utilisateurs, qu'ils soient confirmés ou non. Depuis maintenant deux ans, chaque nouvelle version est une franche réussite. L'expérience utilisateur s'améliore et se simplifie, permettant une vulgarisation de Linux. Nous arrivons enfin à un stade où je pourrais supprimer Windows de ma machine, sans pour autant faire une croix sur une partie de ce que je faisais sous Windows. Bien sûr tout n'est pas parfait et des améliorations sont encore nécessaires. Mais au moins cela permet d'attendre la prochaine version avec impatience. LOL
Que vous soyez Linuxien utilisateur d'une autre distribution ou bien utilisateur de Windows, je vous encourage à tester cette Mandriva grâce à un live CD Mandriva Linux One.